Communiquer avec la nature
Dans ma pratique photographique les lieux ont une place essentielle.
Je ne les choisis pas pour leur côté esthétique ou, pour être dans l'air du temps, parce qu'ils sont « instagrammables »
Non, pour moi la qualité première d'un lieu c'est qu'il inspire mes clients !
Qu'ils puissent s'y connecter. Afin de ressentir des émotions.
Qu'ils aillent y puiser des odeurs, des couleurs, des souvenirs d'enfance ou de leur premier rendez-vous amoureux.
Que ce lieu soit un endroit rêvé qu'ils découvrent pour la première fois ou au contraire un cocon dans lequel ils ont leurs habitudes.
En préparant notre séjour immersion avec Caroline, elle a évoqué la nature et une envie particulière.
Celle de faire des photos près d'une cascade.
L'idée m'a séduit, sans pour autant que je l'interroge sur ses motivations profondes. J'aime aussi qu'on puisse me surprendre !
Nous avons trouvé le lieu idéal à environ une heure de voiture depuis Porto. Dans le parc du Gerês.
Ce n'est qu'une fois arrivé sur place que j'ai compris vraiment
La relation particulière que Caroline entretient avec la nature.
Le profond respect qu'elle a pour cette terre nourricière, source de vie.
Pour cet arbre majestueux qui se dressait droit devant nous comme le gardien de la forêt.
Et que Caroline pris le temps de remercier. Aussi étonnant que cela puisse vous paraître.
Il faut dire que pour venir jusque-là nous avions emprunté un chemin très étroit et qui était devenu presque impraticable.
Sans un providentiel renfoncement pour faire demi-tour et stationner la voiture, nous aurions probablement fini par nous embourber.
Et c'est à peine quelques mètres plus loin, en continuant notre chemin à pieds, que nous avons rencontré notre ange gardien. Avec lequel Caroline est entrée en communication. Nous a t-il envoyé un signe ?
Pour être tout à fait honnête et en d'autres circonstances, mon esprit cartésien m'aurait sans doute plonger dans un profond scepticisme.
Aujourd'hui ma compréhension du monde qui nous entoure, ma relation à la nature ont changé.
Et ce changement a commencé bien avant ma rencontre avec Caroline.
Mais sa sincérité était telle, que je ne pus qu'être admiratif devant tant d'abnégation.
En poursuivant notre chemin jusqu' à la cascade j'ai aussi compris pourquoi elle attachait tant d'importance à cette expérience.
L'histoire de Caroline passe par le Brésil.
Un pays dans lequel elle a vécu durant huit ans.
Elle y a développé son attachement à la spiritualité, sa pratique du yoga, et une croyance à propos des cascades.
Ce que les brésiliens nomment "lavar a alma" et que l'on peut traduire par :
Elle m'a fait à ce moment un aveu : depuis son arrivée au Portugal, il y a 18 mois, c'est la toute première fois qu'elle avait à nouveau l'occasion de renouer avec ce rituel brésilien.
C'est pour être le témoin de ce type d'expérience, que j'ai choisi d'être photographe.
Et à voir le bonheur dans les yeux de Caroline en découvrant ce lieu magique, je pus mesurer la chance qui était la mienne.
J'étais là à profiter de l'instant présent et observer la façon dont Caroline entrait en communion avec cette nature chérie.
La connexion était établie, je n'avais plus qu'à appuyer sur le déclencheur.
Et bientôt l'enthousiasme et l'admiration durent laisser place à ce besoin irrésistible de se jeter à l'eau.
Pour nager jusqu'à cette cascade et y puiser son énergie. Se purifier.
Nous venions là d'atteindre l'apogée de ces 3 journées d'immersion photographique.
Avec un sentiment de plénitude, d'avoir vécu ce que nous devions vivre. Et d'avoir trouvé ce que nous étions venus chercher.